Après les péripéties de la campagne électorale, la saga du dépouillement des votes, le bruit et la fureur des résultats, les pales feux d'artifice d'une annonce chaotique d'un président autoproclamé, le chant de victoire et les déclarations rassurantes du nouveau président - sans oublier les belles envolées lyriques de la première vice-présidente femme faisant l'apologie du "rêve américain" - on se réveille pour faire face à la réalité.
Les Américains, comme toute la planète, font face à une terrible pandémie qui a déjà fait près d' 1,3 millions de morts, dont près de 250 000 aux Etats Unis. Mais ils avaient aussi des élections présidentielles, à l'issue desquelles ils avaient à faire un choix entre les fanfaronnades d'un homme d'affaires ambitieux et le ronronnement d'un politicien représentant une oligarchie au pouvoir depuis la séparation avec l'Angleterre il y a plus de deux siècles, entre un imprévisible populiste et un prévisible représentant de l'establishment, entre les actions désordonnées d'un Président narcissique et la politique de voeux pieux d'un politicien uniquement intéressé par le maintien du statu quo, en un mot un choix impossible entre la peste et le choléra.
Et les résultats sont là pour en attester: alors que 77 millions ont voté pour le candidat démocrate Biden (un chiffre record), 72 millions ont accordé leur suffrage au Président Trump, soit 9 millions de plus qu'en 2016!. Ce vote fournit manifestement une certaine image de l'état d'esprit des américains: nombreux dont ceux en effet qui se reconnaissent en Trump, malgré tout ce qu'ils savent de lui.(1)
Mais ce n'est pas tout, et ce vote pourrait exprimer un profond désarroi et un double rejet: rejet de la politique populiste vide de contenu du président Trump, mais rejet également de la politique de l'oligarchie au pouvoir depuis deux siècles et incarnée aussi bien par les démocrates que par les républicains.
Et ce rejet lui-même acquiert une profonde signification et pose interrogation: alors que le régime politique américain est fondamentalement éloigné des aspirations du peuple - mis à part bien entendu l'élite du grand capital - le système politique verrouillé ne permet pas l'éclosion de forces qui pourraient le réformer de l'intérieur. Une implosion du régime politique américain est-elle inscrite dans le cours de l'Histoire comme cela s'est produit en Union soviétique en 1989? Il est bien tôt pour le savoir, pour peu qu'on puisse jamais le faire.
Benyounès Saidi
(1) "Trump ou le triomphe de la défaite" Excellent article par Umar Timol, artiste mauricien, publié sur le site de Mediapart
https://blogs.mediapart.fr/umar-timol/blog/061120/trump-ou-le-triomphe-de-la-defaite
bonjour cher ami
RépondreSupprimerje partage entièrement cette analyse et j ajoute que le peuple américain n est pas du tout politise ou peut-être il est très influencé par la propagande