La France a annoncé la fermeture de bases militaires au Mali et le Benin vient d'obtenir le rapatriement de 26 pièces d'art détenues par la France. Ce sont bien sûr des pas positifs, mais qui montrent en même temps les immenses défis auxquels l'Afrique doit faire face.
Tout d'abord, il est bon de rappeler que dans certains pays d'Afrique, la population européenne issue de la période coloniale conserve encore une bonne partie du pouvoir: Afrique du Sud, Botswana, Namibie. Il est impératif que ce pouvoir soit transféré à la population autochtone dans les plus brefs délais.
D'autres pays africains doivent fermer les bases militaires étrangères et interdire les interventions, militaires ou autres, dans leurs affaires intérieures.
Tous les pays africains doivent reconstruire leur économie qui a été détruite par la colonisation, parce que orientée vers les besoins exclusifs de la métropole et cela par la mise en place de stratégies et programmes de développement économique autonome.
Bien plus, les pays d'Afrique doivent reconstruire leur identité qui a été détruite par des décennies, voire des siècles, de domination et de pillage. Il est utile de rappeler que l'on estime que 90% - soit des dizaines de milliers d'objets - du patrimoine culturel de l'Afrique se trouve chez les anciennes puissances coloniales européennes.
La reconstruction des sociétés et des identités africaines passe notamment par la réhabilitation des cultures et des langues. Pour cela, il est indispensable que les pays africains développent leur autonomie de décision. Ailleurs, certains pays ont fait preuve d'autonomie et réalisé avec succès des progrès impressionnants de façon autoritaire (Taiwan, Corée du Sud, Singapour). Les pays africains peuvent faire de même, sans autoritarisme, grâce à un pacte national qui regrouperait l'ensemble des forces vives de chaque nation autour d'un programme commun.
C'est en relevant ces défis que les pays africains peuvent retrouver leur place dans le monde.
Benyounès Saidi
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