Alors que le calvaire - le génocide - du peuple palestinien se déroule devant nous, il n'est peut être pas inutile de passer en revue les événements qui donnent une lumière sur ce que se passe actuellement.
À l'issue de la guerre entre puissances impériales de 1914 - 1918, l'empire britannique et l'empire français se partagent les territoires de l'empire ottoman. La province syrienne est alors divisée en deux : la France prend le Nord, l'Angleterre prend le sud comprenant la Palestine. L'Angleterre par la suite cède une partie du territoire à l'est du Jourdain pour créer la Jordanie.
Au cours de la période de la fin du 19e début 20e se renforce le mouvement sioniste avec l'objectif de trouver un territoire au "peuple juif" et envisage l'Argentine en Amérique du Sud, l'Ouganda en Afrique et la Palestine au Moyen-Orient. C'est l'Angleterre qui décide alors de "céder" une partie de la Palestine au mouvement sioniste (déclaration Balfour).
Alors que les palestiniens, qui n'ont pas été consultés, refusent la colonisation de leur pays et commencent à résister (Amin al-Husseini, le Grand Mufti de Jerusalem, Izz ad-Din al-Qassam, un prédicateur et chef de guérilla syrien qui s'est installé à Haïfa et est devenu le symbole de la résistance armée contre les forces britanniques et sionistes. Cela a été le début du nationalisme palestinien qui a continué à évoluer à se renforcer depuis ce temps-là.
De son côté, le mouvement sioniste s'organise et déclare vouloir coloniser la Palestine.
Le rôle de la Grande Bretagne a finalement abouti à la résolution du 29 novembre 1947 de l'ONU, adoptée par 33 pays contre 13 et 10 abstentions et un absent, qui décide d'organiser le gouvernement futur de la Palestine en divisant la Palestine en deux, une partie réservée à un État "juif", l'autre à un Etat "arabe", réunis dans le cadre d'une union économique, alors qu'une zone internationale est prévue pour Jérusalem et Bethléem.
Depuis ce jour, la résistance du peuple palestinien qui encore une fois, n'a pas été consulté sur cette décision de partage, a continué jusqu'à aujourd'hui.
Du côté sioniste, à part la première période suivant la création de l'entité sioniste durant laquelle se sont succédés des gouvernements travaillistes, depuis 1977 "Israël" a été dirigé par des partis de droite en dehors de quelques années de retour du parti travailliste. C'est pendant le gouvernement travailliste de 92-96 qu'ont été signés les accords d'Oslo sous la pression américaine qui s'est exercée sur les gouvernements d'Israël et sur les Palestiniens. On sait maintenant que les accords de d'Oslo ont été enterrés avec leurs signataires. Depuis cette période c'est la droite israélienne qui est au pouvoir et qui rêve d'un Grand Israël qui s'étendrait de la Méditerranée au Jourdain et au-delà. À ce gouvernement de droite s'est jointe l'extrême droite au cours du dernier gouvernement toujours en place. On voit bien une radicalisation de la direction du mouvement sioniste à partir de 2001avec une succession de gouvernements de droite. Le caractère d'apartheid a été dénoncé à travers le monde. Le gouvernement actuel l'a clairement dit: il n'y aura pas d'État palestinien.
De son côté la direction palestinienne qui a fait de grandes concessions de territoire en 1993, est arrivée à un point où les Palestiniens se sont rendu compte que c'est une voie fermée. D'où la naissance d'un nouveau mouvement - le Mouvement de Résistance Islamique - créé en 1987 et élu démocratiquement en 2006 par l'ensemble du peuple palestinien, qui réaffirme la position de principe d'un seul État palestinien.
Deux dates importantes: 2001 pour les sionistes avec la droite et l'extrême droite au pouvoir avec objectif de créer "le Grand Israël", et 2006 avec la victoire de la résistance palestinienne qui a étée plébicitée par le peuple palestinien et qui veut libérer la Palestine.
En définitive, je pense que la décision de la partition de la Palestine a été une erreur et qu'une révision de la résolution de l'ONU de 1948 - qui n'a été signée que par 33 États, alors que nous avons aujourd'hui 193 États membres de l'ONU - est rendue nécessaire et peut-être révisée sur la base du droit à l'autodétermination du peuple palestinien qui ne s'est pas exercé en 1948. Ce n'est pas la première fois que des erreurs ont été commises et que les corrections ont été effectuées. En 1974 par exemple l'ONU a décidé d'enlever le siège de sécurité de conseil de sécurité qui avait été accordé au gouvernement de Taïwan et de l'accorder au gouvernement de la Chine populaire.
On peut dire en conclusion que l'on s'achemine vers la réalisation de l'esprit de la résolution 181 de 1948 de l'ONU qui parle bien du "gouvernement de la Palestine". Le peuple palestinien n'a pas encore exercé son droit à l'autodétermination. Aujourd'hui est peut être venu de sa reconnaissance par la communauté internationale.
Benyounès Saidi
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